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samedi 30 octobre 2010

HAITI TRAHI (suite 2)



En 1804, 400 000 esclaves ont vaincu le corps expéditionnaire napoléonien après s’être libérés. Ils ont fondé la première République noire. En 1830, le roi Charles X a exigé, avec la menace d’un nouveau débarquement armé, que les colons soient dédommagés (à hauteur de 21 milliards de dollars actualisés, l’équivalent du PIB d’une France de 30 millions d’habitants à cette époque). Les Haïtiens ont été contraints de couper des pans entiers de forêt pour vendre le bois, de surproduire canne à sucre et café, de surexploiter toutes les richesses exportables de l’île pour payer. Nicolas Sarkozy, en visite express en Haïti en février 2010, n’a pu faire autrement que promettre l’annulation de cette dette largement odieuse à l’égard de la France, dont une grande partie avait été contractée par les Duvalier, dictateurs à Haïti de 1957 à 1986. Le dernier du nom est depuis réfugié en France, où il coule des jours paisibles. Aucun pardon de la France n’a été prononcé.

En 1500, les Espagnols coupaient les bras des indiens Arawac qui ne ramenaient pas assez d’or ; en 15 ans, ils ont totalement disparu de l’île d’Haïti, exterminés pour refus de soumission à l’envahisseur. L’exemple n’est pas isolé. Léopold II, propriétaire du Congo en 1900, avait fait couper par milliers les bras des Congolais qui ne ramenaient pas assez de caoutchouc de la forêt. Le Zaïre de Mobutu s’est terminé en 1997 par la chute d’un dictateur dont la richesse s’était constituée grâce à la dette. Ce pays devait rester du côté du bloc occidental, alors on a fermé les yeux sur les détournements d’argent et les violations des droits humains.

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